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Le trouble psychosomatique : quand le corps parle à notre place


trouble psychosomatique

Est-ce qu’on peut avoir mal pour de vrai… sans qu’aucun médecin ne sache pourquoi ? Est-ce que le corps pourrait devenir, malgré lui, le haut-parleur d’un esprit surchargé ? Dans cet article, on ne va pas parler de symptômes “dans la tête”, mais bel et bien de troubles visibles, vécus, parfois terriblement douloureux, sans cause organique clairement identifiée.

Psychologue à Toulouse, je vous propose de voir ensemble ce que recouvre vraiment le mot psychosomatique, comment on le distingue du trouble somatoforme, pourquoi ça change tout.








Lorsque le symptôme devient langage corporel


Nombreuses sont les situations dans lesquelles nous avons ressenti une émotion ou une angoisse s’inscrire physiquement. Il n’est pas nécessaire d’être en souffrance psychique profonde pour constater cette intrication. Avant un entretien important, un examen ou une prise de parole, notre ventre peut se nouer, notre rythme cardiaque s’emballer. À la veille d’un repos bien mérité, nous tombons malades. Une tension musculaire persiste longtemps après une dispute non digérée. Ce n’est pas rare, c’est humain. Il existe ici une vérité clinique fondamentale : l’esprit et le corps ne sont pas deux entités séparées, mais les deux versants d’un même organisme qui réagit, compense, s’adapte, parfois de façon dysfonctionnelle. Lorsque les émotions ne trouvent pas de voie d’expression consciente, le corps peut devenir un exutoire. Nous observons alors des tableaux cliniques précis : troubles digestifs récurrents, douleurs thoraciques, symptômes dermatologiques, troubles urologiques ou cardiovasculaires... Les examens médicaux sont normaux, mais la souffrance est réelle. Il ne s’agit pas d’une absence de maladie, mais d’une autre forme d’inscription du mal-être : celle d’un langage corporel que nous devons apprendre à lire.


  • Pendant une semaine, vous pouvez noter chaque jour un moment où vous avez ressenti une gêne physique, même légère (maux de tête, douleurs digestives, tensions musculaires, fatigue soudaine, etc.). Pour chaque épisode, vous pouvez répondre brièvement à ces questions :

    1. Quand cela s’est-il produit ?

    2. Quelle était mon humeur juste avant ?

    3. Y avait-il un stress, un événement, une pensée marquante autour ?

    4. Si ce symptôme était un message, que dirait-il ?


  • L’objectif n’est pas de forcer une interprétation, mais de créer une habitude de mise en lien corps–esprit, sans jugement.



Le trouble psychosomatique : entre psychologie et biologie


Un trouble psychosomatique se manifeste par des symptômes corporels authentiques, soutenus par des marqueurs biologiques mesurables (inflammation, modification hormonale, altération fonctionnelle), mais dont l’origine ou l’aggravation est de nature psychique. Ce point est crucial. Nous ne sommes pas ici dans l’imaginaire, ni dans une “conversion hystérique”. Nous sommes dans la coalescence entre une réalité somatique et un facteur déclenchant psychique. Le stress chronique, l’anxiété refoulée, les traumas anciens ou les conflits internes non résolus peuvent altérer profondément le fonctionnement du corps.

Les troubles somatoformes, eux, ne présentent pas de trace objectivable. Il s’agit de plaintes somatiques persistantes, souvent invalidantes, pour lesquelles aucune cause physiologique n’est identifiée malgré des bilans approfondis. Le patient ne simule pas ; il souffre. Mais il est souvent dans une impasse, car il refuse, parfois inconsciemment, toute interprétation psychologique.

La distinction entre psychosomatique et somatoforme n’est pas qu’un exercice théorique : elle détermine la nature de la prise en charge, le type d’accompagnement, le cadre même du soin.


  • Une maladie psychosomatique désigne une pathologie bien réelle, observable sur le plan médical (douleurs, dérèglements, lésions, inflammations…), mais dont l’origine ou l’aggravation est influencée de façon significative par des facteurs psychologiques : stress, traumatismes, refoulements, conflits internes ou émotions chroniques.

    > Le point clé ici : Le corps est touché, objectivement. Mais c’est le psychisme qui, en coulisses, en active ou entretient l’intensité.


  • Le trouble somatoforme (défini par la CIM-10) concerne l’expression de symptômes physiques persistants (douleurs, inconforts, troubles divers) qui ne trouvent aucune explication médicale malgré des examens répétés.

    > Le point clé ici : Les patients souffrent réellement, mais leur souffrance n’est pas localisable médicalement, et ils refusent souvent qu’une cause psychologique puisse être en jeu.



Lorsque l’inaudible devient visible : la clinique du corps souffrant

Lorsque nous accueillons un patient dont la plainte est d’abord corporelle, nous ne pouvons présupposer d’un trouble psychique. Mais nous devons rester sensibles à l’expression implicite de ce qui n’a pas pu se dire. Certains parcours de vie laissent peu de place à la parole, à la symbolisation, au récit. Le corps devient alors le théâtre muet d’une histoire trop lourde à porter autrement. Il ne s’agit pas ici de plaquer une lecture symbolique sur un symptôme. Il s’agit de recueillir les indices disséminés dans le discours, ces cailloux du petit Poucet que le patient dépose à son insu, et qui nous permettent de reconstituer le chemin de sa souffrance.


  • Pour donner un exemple de ce à quoi peut ressembler une manifestation psychosomatique, prenons Nathalie, 38 ans, cadre dans la communication. Travail stressant, vie bien remplie, et… des douleurs gastriques à répétition. Elle débarque avec une panoplie de symptômes : nausées, acidité, ballonements, sensation de nœud à l’estomac dès que le lundi matin pointe le bout de son nez. Le gastroentérologue, lui, trouve quelque chose : inflammation des intestins. Diagnostic : syndrome de l’intestin irritable.

    > Le corps parle. Nathalie n’a pas inventé ses douleurs. Elles existent, elles sont objectivables. Mais, ce qui les alimente ? Son cerveau en mode cocotte-minute, ses nuits en pointillés, son perfectionnisme qui ne lâche jamais. Le traitement médical aide, mais sans psychothérapie pour l’accompagner sur la gestion du stress et la reconnexion à elle-même, le feu reste sous la casserole.


  • Maintenant, Julien, 46 ans, professeur de lycée. Cela fait des années qu’il a mal au dos. Des douleurs vives, tenaces, précises, avec un vocabulaire corporel très affiné. IRM, scanner, neurologue, rhumato… tout le monde donne son feu vert : rien à signaler. Mais Julien, lui, reste persuadé que quelque chose cloche, et il continue de chercher.

    > Ce n'est pas une simulation, Julien a mal. Mais la douleur ne vient pas du dos. Elle vient d’un endroit qu’il refuse d’explorer : son histoire, ses émotions, ses blessures refoulées. Et là, on est pile dans le trouble somatoforme. Toute la difficulté, c’est de lui faire sentir qu’on peut l’entendre ailleurs que dans ses disques durs lombaires. 



Une approche intégrative et responsable


Nous devons apprendre à entendre ces manifestations. Cela implique de reconnaître nos limites et parfois, pour le psychologue, de travailler en collaboration avec le corps médical. Face à un tableau ambigu, il est impératif de demander au patient d’effectuer des examens cliniques. Ce n’est qu’en l’absence de cause organique objectivable, et avec un faisceau d’indices convergents dans le discours, que nous pouvons envisager une origine somatoforme. Il faut parfois du temps avant que la parole prenne le relais du symptôme. Mais ce moment existe, et il peut devenir un levier thérapeutique puissant.

Nous ne cherchons pas à faire disparaître la douleur. Nous cherchons à restituer au patient sa propre histoire, à transformer le cri du corps en langage. Nous validons son vécu, nous reconnaissons son impasse, et ensemble, nous construisons une nouvelle voie d’expression.


  • Vous pouvez choisir un symptôme récurrent chez vous (par exemple : douleurs chroniques, troubles du sommeil, migraines), et tracer un triangle sur une feuille avec trois pôles :

    1. Biologique (facteurs médicaux, hérédité, hygiène de vie, etc.)

    2. Psychologique (stress, histoire de vie, conflits, traumas, personnalité, etc.)

    3. Social (travail, famille, environnement, solitude, pression, normes, etc.)


  • Remplis les trois pôles de ce triangle en listant 2 à 3 éléments pour chaque axe. Puis pose-toi cette question :

    « Lequel des trois semble aujourd’hui le plus silencieux ? Et s’il avait justement des choses à dire ? »


  • Ce travail permet d’objectiver sans hiérarchiser, et d’ouvrir à des pistes moins explorées.



Conclusion


La psychosomatique n’est pas une simplification du réel. Elle est au contraire l’un des lieux les plus complexes de l’interaction humaine : entre le corps et l’esprit, entre le conscient et l’inconscient, entre l’histoire et le symptôme.

Un trouble psychosomatique ne relève ni de la négligence médicale, ni d’un caprice psychologique. Il est l’expression d’un conflit intérieur non symbolisé, qui trouve dans le corps une scène possible.

Écouter, observer, valider, contextualiser. Voilà ce qui, à notre place, en tant que psychologues, permet d’ouvrir un espace thérapeutique où le corps cesse d’être le seul messager du mal-être.

Il ne s’agit pas d’opposer la médecine au soin psychique. Il s’agit de reconnaître leur complémentarité, leur interdépendance, et d’oser interroger ce que dit un corps, quand les mots ont disparu.








Linda Ducasse - Psychologue à Toulouse



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